Ci-dessous un résumé concis de l'ouvrage de Nietzsche : « Ainsi parlait Zarathoustra », qui propose de reconstruire son propre système de valeurs en commençant par détruire celles que nous nous sommes laissé imposer. Notamment avec l'image du Lion, de la volonté de puissance, ou encore de la nécessité de calmer et d'adoucir ensuite cette puissance stérile.

Cet ouvrage invite plus particulièrement à considérer ce processus de transformation comme nécessaire et infini avec le concept de l'éternel retour. Autrement dit à agir comme si notre vie était éternelle et à constamment réinventer et redéfinir nos valeurs.

« Je vais vous dire trois métamorphoses de l'esprit : comment l'esprit devient chameau, comment le chameau devient lion, et comment enfin le lion devient enfant. »

Dieu est mort

Métamorphose 1 : le chameau

Le chameau est une bête de somme qui, en se chargeant de valeurs héritées pour affronter le désert, se rend prisonnier. Le chameau est celui qui porte un fardeau de devoirs, ignorant que « Dieu est mort », condition préalable à l'enseignement du Surhomme. Les « valeurs millénaires » en question sont pour Nietzsche les valeurs chrétiennes et leurs succédanés. Elles sont pour moi aujourd'hui les valeurs transmises par la famille, les groupes, la société, ce sont celles que nous suivons en l'absence de questionnement.

Volonté de puissance

Métamorphose 2 : le lion

Le lion affronte ce fardeau de devoirs qui forment un « Grand Dragon ». Il le terrasse et détruit jusqu'à ses ruines. Il symbolise la puissance, l'audace, l'indépendance et la révolte contre les valeurs établies. ... Mais c'est une puissance stérile. Affamée, violente, solitaire, sans Dieu : ainsi se veut la volonté du lion.

Plus qu'une velléité de pouvoir ou qu'un déploiement, la volonté de puissance est pour Nietzsche plus forte que la volonté de vie. Elle peut s'analyser comme la structure interne d'un devenir, ou comme une relation interne d'un conflit, une force ne pouvant être conçue en dehors d'une relation (pour combattre il faut un ennemi).

L'éternel retour

Métamorphose 3 : l’enfant

Après s'être débarrassé de ses chaînes, le lion doit encore devenir enfant pour créer de nouvelles valeurs, bâtir en toute innocence — c'est-à-dire débarrassé du ressentiment caractéristique des faibles (débarrassé de sentiment de faiblesse, d'infériorité voire de jalousie conduisant à attaquer, rejeter ou refuser la source perçue de cette frustration) — un nouveau monde, celui d'un surhomme. Le caractère héroïque du lion se transforme et s'adoucit : le lion devient rieur, son rugissement, qui était d'abord le signe de la révolte, devient un rugissement doux et calme.

Cf. article sur le stoïcisme et la séduction, pour rester dans le domaine de la philosophie.